La chenille processionnaire du pin

Depuis les années 70, l’aire de répartition géographique de la chenille processionnaire du pin est en nette progression.

La chenille est présente dans le sud Finistère, tout le Morbihan et l’Ille-et-Vilaine, l’est des Côtes-d’Armor. Seuls, le nord Finistère, et l’ouest des Côtes d’Armor sont indemnes de ce bioagresseur.

Comment reconnaître la chenille processionnaire du pin

Adulte

Chenille

© FREDON Bretagne

Adulte femelle

© FREDON Bretagne

Adulte mâle

© Pixabay – CCO – Public Domain

Chenille

© Pixabay – CCO – Public Domain

Nid

Le papillon est nocturne et présente un aspect différent selon le sexe.

 Cet insecte a un cycle annuel (1 génération par an). Sa présence est facilement repérable :

  1. par de gros nids soyeux blancs dans les pins et parfois les cèdres ;
  2. par des processions au sol pouvant être assez spectaculaires.

Les dégâts et risques

Quels risques, à quelles périodes ?

 Des poils urticants…

  • Les poils urticants se présentent sous la forme de petits harpons venimeux qui  ont la faculté de rentrer dans les couches inférieures de l’épiderme. Les réactions chez l’humain et l’animal peuvent être des oedèmes, des éruptions cutanées, des démangeaisons, des allergies, de l’oedème conjonctival, cataracte, décollement de la rétine…
  • Des défoliations fortes à très fortes, peuvent entraîner une perte de croissance et un affaiblissement des arbres mais rarement leur mort.

… à risques d’octobre à mai !

  • L’automne, l’hiver et le printemps : le vent provoque la libération des poils urticants contenus dans les nids et les dissémine générant des risques d’accidents allergiques (phénomène rare). Le moment le plus critique se situe lors de la procession des chenilles, de la cime des arbres vers le sol (endroit de la nymphose à quelques centimètres de profondeur). Elles sont donc très accessibles notamment pour les enfants et les animaux (chiens, chats, chevaux…). Les chenilles peuvent parcourir plusieurs dizaines de mètres. La présence au sol de la chenille  est d’autant plus dangereuse qu’elle sort en milieu de journée par beau temps.
  • La fin du printemps et l’été : les nids vides après les processions, peuvent libérer des poils urticants avec le vent. Ils peuvent aussi tomber de l’arbre, entraînant un risque important (enfants, animaux qui jouent avec les nids, adultes qui les manipulent sans protection…) car ces nids sont remplis de poils urticants et doivent donc être manipulés avec grande précaution (gants, lunettes etc,…) et, si possible brûlés.

© Pixabay – CCO – Public Domain

© FREDON Bretagne

Cycle de la chenille processionnaire du pin

Où la trouve-t-on ?

Sur les pins…

  • Les pins sont les hôtes favoris de la chenille. Elle les choisit de préférence selon l’ordre suivant, le pin noir d’Autriche, le pin laricio de Corse, le pin maritime, le pin insignis, le pin sylvestre. On la rencontre parfois sur les cèdres et autres conifères.

…dans les zones fréquentées par l’homme…

  • Le papillon vole vers les arbres isolés et les clairières ou les lisières Sud/Est, Sud et Sud-Ouest des bois. Ce papillon nocturne est perturbé et attiré par les sources lumineuses. Tous les pins situés dans les zones urbanisées (sur espaces verts, jardins de particuliers, cours d’écoles…) sont des cibles privilégiées pour l’insecte.

Précautions à prendre

Ne pas toucher les chenilles, ne pas manipuler les nids, éviter les zones à risques durant les périodes critiques. Informer, surveiller particulièrement les enfants durant les périodes à risques.
La lutte individuelle n’est pas souhaitable, seule la lutte collective est réellement efficace.

© Ecopiège


• Lutte mécanique : couper l’extrémité des branches portant des nids de chenilles processionnaires à l’aide d’un sécateur ou d’un échenilloir. Cette technique est à réserver aux branches basses et nécessite de prendre les précautions d’usage afin de ne pas être au contact avec les poils urticants (se couvrir le tout le corps et les yeux). Technique à mettre en œuvre en période hivernale.

• Lutte par confusion sexuelle : poser des pièges à phéromone pour la capture des papillons mâles (de début juin à fin septembre). Cette technique limite la fécondation des femelles par déséquilibre des populations.

• Lutte par piégeage mécanique : poser des écopièges® autour des troncs de pins avant les processions (durant l’automne). Ce piège doit être méticuleusement installé si l’on veut qu’il soit efficace. Il ne doit pas y avoir d’espace entre la gouttière et le tronc de l’arbre, car sinon les chenilles s’échappent. Ne pas oublier de décrocher les sacs pour les détruire entre les mois d’avril et de mai.

• Lutte biologique : poser des nichoirs à mésanges, cela permettra à cet auxiliaire de s’implanter durablement.

• Choix des végétaux : privilégier la plantation d’autres arbres que les pins.

 Traiter lors de la période à risque… c’est déjà trop tard…

  • Les produits phytosanitaires chimiques qui permettaient de lutter contre la chenille processionnaire du pin ne sont plus utilisables. Aujourd’hui, la lutte se fait grâce à un produit phytosanitaire biologique à base de Bacillus thuringiensis kurtstaki, bactérie aux propriétés entomopathogènes. L’application du produit doit être réalisée uniquement sur les larves au stade jeune (L1 à L3) de la processionnaire du pin, ce qui correspond à une application à l’automne.
  • Sous cette forme, la lutte individuelle n’est pas souhaitable, la lutte collective donne de meilleurs résultats.

Pour plus d’informations, contactez la FDGDON de votre département.

Afin de mener une lutte efficace, la surveillance du stade du bio agresseur est primordiale. C’est à partir des observations réalisées sur le terrain que les dates de lutte sont définies. Il est nécessaire que celle-ci soit organisée, raisonnée et décidée sur l’ensemble d’un territoire plutôt que de manière isolée.

La lutte n’a pas pour but d’éradiquer le parasite mais uniquement de limiter les dégâts pouvant être engendrés sur végétaux et les nuisances sur les humains et les animaux. La lutte ne doit pas être systématique mais décidée en fonction des stades et de la dynamique de population et réalisée de manière collective sur l’ensemble du territoire pour une bonne efficacité.

La réglementation

La règlementation Européenne :

Thaumetopoea pityocampa est réglementé sur le territoire de l’Union Européenne (UE) en tant qu’Organisme de Quarantaine de Zone Protégée (OQ-ZP) dont la présence est connue sur le territoire de l’UE, au titre du Règlement (UE) 2016/2031 du 26 octobre 2016 relatif aux mesures de protection contre les organismes nuisibles aux végétaux. Les modalités d’exécution de ce nouveau règlement sont précisées dans le Règlement d’exécution (UE) 2019/2072 de la Commission du 28 novembre 2019 établissant des conditions uniformes pour la mise en œuvre du règlement (UE) 2016/2031 du Parlement européen et du Conseil, en ce qui concerne les mesures de protection contre les organismes nuisibles aux végétaux, aussi appelé « Big Act ».

Les zones protégées sur le territoire de l’UE sont listées en Annexe III du Règlement d’exécution (UE) 2019/2072. Il s’agit du Royaume-Uni. Les végétaux potentiellement hôtes de Thaumetopoea pityocampa doivent donc circuler vers ces zones avec un Passeport Phytosanitaire ZP.

La réglementation concerne :

  • les végétaux, produits végétaux et autres objets destinés à être introduits ou déplacés dans les zones protégées : Végétaux destinés à la plantation de Cedrus Trew et de Pinus L., à l’exclusion des semences.

La réglementation expose des exigences particulières correspondantes pour les zones protégées :

Constatation officielle :

a) que les végétaux ont été cultivés en permanence sur des lieux de production situés dans des pays dans lesquels la présence de Thaumetopoea pityocampa denis & Schiffermüller n’est pas connue,

ou

b) que les végétaux ont été cultivés en permanence dans une zone déclarée exempte de Thaumetopoea pityocampa denis & Schiffermüller par l’organisation nationale de protection des végétaux conformément aux normes internationales pour les mesures phytosanitaires pertinentes,

ou

c) que les végétaux ont été produits dans des pépinières qui, y compris leur voisinage, ont été déclarées exemptes de Thaumetopoea pityocampa denis & Schiffermüller sur la base d’inspections et d’enquêtes officielles réalisées à des moments opportuns,

ou

d) que les végétaux ont été cultivés en permanence sur un site disposant d’une protection physique complète contre l’introduction de Thaumetopoea pityocampa denis & Schiffermüller et qu’ils ont fait l’objet d’inspections à des moments opportuns et se sont révélés exempts de Thaumetopoea pityocampa denis & Schiffermüller.

La réglementation nationale :

En France cet organisme nuisible n’est pas réglementé au titre de la santé des végétaux. 

Le Décret n° 2022-686 du 25 avril 2022 relatif à la lutte contre la chenille processionnaire du chêne et la chenille processionnaire du pin a été publié au Journal Officiel : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045668409

Il marque l’ajout des Processionnaires du chêne (Thaumetopoea processionea L.) et des Processionnaires du pin (Thaumetopoea pityocampa D.&S.) à la liste des espèces dont la prolifération est nuisible à la santé humaine dans le code de la santé publique.

Cet ajout implique que les préfets de départements doivent définir par arrêté préfectoral les mesures de gestion des populations de chenilles processionnaire à mettre en place sur leur territoire

Le réseau d’observation des papillons processionnaires du chêne et du pin

Un nouveau réseau d’observations des papillons de processionnaires du chêne et du pin a été mis en place sur les quatre départements bretons. Ce réseau a pour but de mieux connaître la dynamique de populations de ces chenilles urticantes (aire de répartition, impact du climat sur les cycles de reproduction, périodes propices d’interventions pour la lutte).

Le piégeage est réalisé à l’aide de phéromones sexuelles spécifiques à chaque espèce qui attirent les papillons mâles. Les pièges mis en place sont des pièges entonnoir. Les mâles s’agglutinent autour de la phéromone qui se situe au milieu du piège, et finissent par tomber à l’intérieur de celui-ci (cf photo).

Le réseau de piégeage est composé de :

• 9 sites de piégeages pour la processionnaire du chêne

• 16 sites pour la processionnaire du pin

Les relevés sont réalisés toutes les semaines par des observateurs sur site de mi-juin à mi-septembre. Ils permettront d’évaluer la répartition géographique et l’intensité future de la présence de chenilles.

Pour en savoir + 

56292235

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